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Talk in the night || Loan

 :: A little break :: archives :: rps terminés
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Talk in the night || Loan
Lun 19 Mar - 20:51
J’ouvrais doucement les yeux, un peu désorientée par l’endroit où je me trouvais. La pénombre m’entourait et j’entrapercevait à peine ce qui m’entourait. La dernière chose dont je me souvenais, c’était que je regardais la télévision après que Joy soit partie se coucher et que Maman avait loupé le repas, concentrée sur l’écriture d’un livre. Rylee n’était plus là depuis quelques temps maintenant.
J’en concluais que je m’étais endormie devant la télévision, sans doute une tentative pour ne pas penser aux événements de la journée. Mon cours de piano me revenait en tête avant que je me rende compte que j’avais une couverture sur moi. De quoi éloigner mes pensées des événements de la journée.

Je me redressais et apercevais de la lumière sous la porte de la cuisine. Après un coup d’œil à mon téléphone je pouvais voir qu’il n’était pas loin d’être quatre heure du matin. À cette heure-ci, soit c’était Joy qui s’était levée pour manger dans la nuit, soit c’était Loan.
De quoi me faire hésiter, mais en même temps… je me redressais en serrant la couverture autour de mes épaules. Mes pieds touchaient le sol froid et je frissonnais avant de me lever complètement, me dirigeant vers la cuisine. J’entrouvrais la porte pour entrapercevoir Loan, comme je le pensais. Je doutais fort qu’elle soit rentrée depuis longtemps, et je la soupçonnais d’être la responsable de la couverture qui me couvrait encore les épaules.
Si j’avais voulu, à ce moment-là, j’aurais pu repartir discrètement, simplement aller me coucher – je crois qu’elle était sur l’ordinateur, peut-être en train de faire des comptes – mais quelque chose me retint. Je repensais aux derniers mois, à quand elle m’avait tiré du poste de police et quand elle était venue à ma représentation de noël, même si elle ne savait pas que je l’avais vue. Et puis la façon dont je l’avais accueillie et les dernières semaines. Peut-être que ce qu’il s’était passé avec Lou avait joué, mais ce n’était pas une excuse. Alors je poussais la porte.

Le grincement l’avertirait sans doute de ma présence, je me contentais donc d’avancer jusqu’à la table où je prenais une banane avant de m’asseoir. Je n’avais presque rien mangé au dîner, je pouvais donc bien me le permettre. Mon regard se posa sur Loan pendant que j’ouvrais mon fruit.
« Tu sais, tu aurais pu me réveiller pour que j'aille me coucher. » Et de retour avec le ton agressif. Je me fustigeais un peu intérieurement avant de me dire qu’avec de la chance elle comprendrait l’intention derrière. Mais peut-être pas, alors je me décidais à clarifier les choses. « Je veux dire, tu as aussi besoin de dormir. »
Mon regard se détournait enfin pour regarder le fruit dont je coupais un morceau avant de l’engloutir, peu désireuse de mordre directement dedans.
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Talk in the night || Loan
Mar 20 Mar - 12:32
Ma journée a été éreintante, sans compter mon déjeuner avec ma meilleure amie. À midi. Le Planet enfin fermé, je laisse les clés à Nieves qui dort encore dans mon bureau. Je sais que ça ne va pas bien avec sa femme et le comprenant mieux que personne, je ne me voyais pas l’empêcher de dormir ici. Je lui souhaite une bonne nuit et sors par la porte des employés donnant sur la cour où est garée ma voiture. Je me grille une dernière cigarette et rejoins l’appartement de Stella où j’habite provisoirement, avec nos trois filles. C’est en silence que je pousse la porte, vu l’heure, je m’attends à ce que tout le monde dorme, mais la télé est allumée. Je dépose mes affaires dans l’entrée et doucement me dirige vers le canapé qui est aussi mon lit. J’avoue que j’aurai préféré que ce soit Stella, je me serai glissée près d’elle et me serai endormie comme si rien n’avait changé. Mais il s’agit de Casey.

J’hésite à la réveiller pour qu’elle aille se rendormir dans son lit, mais finalement mon regard reste figé sur son visage endormi pendant quelque secondes, secondes qui se transforment même en minutes. Finalement, je choisis de lui déposer sur le corps une couverture, le temps au moins pour moi de bosser un peu. Je ne suis pas encore fatiguée, autant en profiter. Je récupère mon ordinateur portable et m’enferme dans la cuisine. Un thé près de moi, je pianote sur mon ordinateur, vérifiant les papiers qui se trouvent près du clavier. Le temps passe sans que je ne le vois filer et c’est le grincement de a porte qui me ait relever les yeux, mes lunettes encore sur le bout du nez. Casey hésite mais entre finalement, prenant place en face de moi, un banane désormais entre les mains. « Tu sais, tu aurais pu me réveiller pour que j'aille me coucher. » Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me dise un mot d’amour, je ne suis pas surprise par le ton de sa phrase. Je pose sur elle mon regard, et elle reprend la parole. « Je veux dire, tu as aussi besoin de dormir » Cette fois sa voix semble un peu plus posée. J’esquisse un léger sourire. « Il y a quelques années, j’arrivais encore à te prendre dans mes bras et te porter jusqu’à ton lit, mais tu es un peu trop grande maintenant… » Oui et puis je crois qu’elle m’aurait retourné une claque si j’avais essayé de m’approcher d’elle un peu trop près. « Je me souviens quand tu étais petite et que tu te réveillais pendant que Maman et moi on regardait un film dans le salon. Tu étais à moitié somnambule, et tu avais juste besoin d’être avec nous. Tu t’endormais dans mes bras et je te ramenais dans ton lit à la fin du film. » Je souris en me remémorant ce souvenirs. C’était le bon temps. Le temps où Casey m’aimait encore.
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Talk in the night || Loan
Ven 23 Mar - 12:53
Oui, je me souvenais encore de l’époque où elle me portait jusqu’à mon lit. C’était facile en ce temps-là, j’étais moins chiante et je ne lui en voulais pas encore. Parfois, dans ces moments, je me réveillais, encore somnolente, et je me souvenais… je me souvenais le sentiment de protection, que rien ne pouvait m’arriver, et ce malgré mon état comateux et ma tête dodelinant contre son épaule. C’était comme une bénédiction momentanée, comme si ces simples bras étaient faits pour m’accueillir en leur sein.
C’était un autre temps. Plus simple, moins douloureux. Aujourd’hui, si elle faisait ça, je lui tordrais probablement le cou – plus à cause du moment de panique de me réveiller là où je ne me suis pas endormie qu’autre chose là où petit on se disait simplement que c’était magique.
Et puis oui, je me souvenais aussi de mon besoin d’être avec mes deux mamans, mon doudou à la main et mon pouce dans ma bouche.

Autant de souvenirs qui aujourd’hui semblaient ne plus compter pour moi, pour ma colère. Qu’il était facile d’effacer les bons moments pour s’oublier dans sa colère. Jamais rien de bon n’en sortait, c’était une chose que le théâtre m’avait appris ; pourtant je ne pouvais que céder à ce vice. J’étais en colère contre chaque personne qui me faisait le moindre mal. Loan, Rylee, Lou, Emily…
J’avais le regard pensif, ailleurs, quand mes mots quittèrent mes lèvres avant que je puisse les rattraper « Ca me manque. » Je me surpris moi-même, mais je continuais, je regard ailleurs, comme si je parlais à moi-même. « C’est tellement fatiguant d’être toujours en colère… mais je n’arrive pas à m’en débarrasser. Que ce soit contre toi, contre des amis… contre la personne qui occupe mes pensées… » Ce dernier point, je ne l’avais jamais abordé avec Loan, même avant. Outre le fait que je changeais de petit copain comme de chemise, j’en parlais toujours à Stella. Et je n’avais jamais caché le fait que mon cœur tendait vers les hommes spécifiquement. « C’est là… c’est toujours avec moi, constamment, comme un grattement au fond de mon cœur que je ne peux pas arrêter. Toujours, toujours là. »
Et c’était fatiguant, mais sans ça, comment continuer ? Comment ne pas s’effondrer en se rendant compte que ta famille s’envole en fumée ? Comment se relever quand on t’abandonne avec le cœur brisé ? La colère était la glue qui me tenait entièrement, remplaçant petit à petit chaque morceau qui se brisait et que je ne savais pas réparer. Combien de temps faut-il au cœur humain pour entièrement changer ?
C’était une réponse que j’aurai peut-être un jour si je continuais comme ça.
Et le pire… « Et le pire, c’est que je ne sais même pas si je veux m’en débarrasser. »
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Talk in the night || Loan
Lun 26 Mar - 19:50
Je ne sais pas vraiment pourquoi je parle de ça, de notre passé heureux, racontant cette anecdote peut-être pour faire remonter ces jolis souvenirs et qu’ils apaisent un tant soit peu sa colère à mon égard. « Ca me manque. » Je la regarde fixement, étonnée par ces trois mots qui viennent de franchir ses lèvres. Comment ça ? « C’est tellement fatiguant d’être toujours en colère… mais je n’arrive pas à m’en débarrasser. Que ce soit contre toi, contre des amis… contre la personne qui occupe mes pensées… » Plissant un peu les yeux, je retiens ma curiosité et les questions qui me brûlent les lèvres. Je crois que nous n’en sommes pas là, à parler de ses petits amis ou amours… « Tu n’es pas obligée de l’être… » En colère je veux dire. Ma voix est douce, calme, tendre même. Je voudrais tellement réussir à trouver un terrain d’entente, une trêve. Je suis fatiguée de me battre pour qu’elle comprenne que je l’aime autant que ses soeurs, mais je me battrai jusqu’au bout. Ce n’est pas un combat qu’on abandonne. Mes filles sont tout pour moi. « C’est là… c’est toujours avec moi, constamment, comme un grattement au fond de mon cœur que je ne peux pas arrêter. Toujours, toujours là. » J’imagine qu’elle doit être exténuée de toujours vouloir se battre contre le monde entier. Peut-être est-ce un passage obligé, tous les adolescents ou jeunes adultes n’en passent pas par là, Rylee n’y est d’ailleurs pas passée. « Et le pire, c’est que je ne sais même pas si je veux m’en débarrasser » Conclue-t-elle d’un ton morne. Je me pince un peu les lèvres et après une courte hésitation, je tends ma main pour venir chercher la sienne, que je caresse du bout de mon pouce, avant qu’elle n’ait l’envie de la retirer pour me priver de ce contact. « Tu te sentirais tellement mieux si tu abandonnais cette colère permanente. Je t’assure. Et je suis prête à tout pour que ça change, pour que tu ailles mieux, qu’on aille toutes mieux. Vous êtes ce qui m’est de plus cher, vous trois, et maman. » Je sais qu’elle me prend pour le monstre dans l’histoire, et je ne suis pas sûre que lui dire mes projets concernant ma reconquête de sa mère soit une bonne idée. « Moi aussi j’aimerai que tout redevienne comme avant chérie… moi aussi… » Et j’y mets un point d’honneur ces derniers temps.
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Talk in the night || Loan
Jeu 29 Mar - 13:00
Si contrôler sa colère pouvait être si simple que ça, personne ne souffrirait plus de celle-ci. Malheureusement pour moi, ce n’était pas si facile, ce n’était pas quelque chose qui partait comme ça, t avec le caractère que j’avais déjà à l’origine, c’était encore pire. C’était comme ancré en moi. Insidieux, glissant dans chaque faille de mon être.
Quand Loan prit ma main, j’eus un léger sursaut. J’étais là sans être là, et ce simple contact me ramena à moi. Par réflexe, j’exerçais une courte pression sur sa main de la mienne sans la retirer. Quelque chose en moi me poussait à chercher son assurance.
Elle verbalisa son soutien, m’assura que je serais mieux sans toute cette colère, et qu’elle aussi voulait que les choses redeviennent comme avant. Qu’elle faisait tout pour. Et je le voyais bien, je n’étais pas aveugle. Je voyais la façon dont elle encaissait chaque parole déplacée que je lui envoyais à la figure, ou presque, n’éclatant vraiment que quand son inquiétude prenait le pas sur sa raison comme quand elle était venue me chercher au poste.
« Je sais… mais je sais aussi que reconstruire le passé n’avance pas vraiment, on ne peut qu’en tirer des leçons et aller de l’avant. » Même si j’étais la première à vouloir le découvrir, à vouloir en savoir toujours plus dessus, surtout sur le mien. C’était pour ça que j’avais retrouvé ma mère après tout. Et des fois je me demandais à quoi ressemblait celui des autres. « Comment étaient tes relations avec tes parents quand tu étais ado ? Je sais que vous n'êtes pas très proches aujourd'hui mais ça n'a pas toujours été comme ça si ? »
Et même si je n’avais pas de lien de sang avec eux, ils restaient mes grands-parents. Je me demandais si plus tard je me contenterai de voir Loan pour les fêtes et les anniversaires, si je ne l'appellerai plus, si je ne la verrais plus autrement. Aujourd'hui déjà c'était à peine si je la voyais encore. C'était le grand malheur de certains divorces : quand les deux parents tenaient aux enfants, ils devaient accepter de rater des moments de la vie de ceux-ci. Et je me disais que pour Joy ce devait être pire encore. Que quand elle les voyait réunies comme ça, partageant une maison et un repas, s'occupant d'elle à deux de nouveau... comment ne pas imaginer les revoir ensemble heureuses de nouveau ? Comment ne pas espérer ? Vivre dans l'espoir signifiait parfois mourir déçu.

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Talk in the night || Loan
Mer 11 Avr - 15:38
Loin de moi l’envie de lui faire la morale, au contraire même. Je voudrais simplement qu’elle comprenne que je ne suis pas son ennemie, et je veux autant qu’elle que notre famille redevienne ce qu’elle était. Je sais aussi qu’elle me pense à l’initiative de cette séparation, peut-être que j’ai mes torts, c’est vrai, mais je ne suis pas la seule responsable, je ne crois pas. « Je sais… mais je sais aussi que reconstruire le passé n’avance pas vraiment, on ne peut qu’en tirer des leçons et aller de l’avant. » Je hoche la tête, assez surprise de cet élan de maturité et de philosophie naissante. J’aime l’entendre parler comme ça, mais je me rends compte aussi qu’elle grandit, et ce n’est pas simple à accepter. Je la vois encore tellement comme une petite fille. « Comment étaient tes relations avec tes parents quand tu étais ado ? Je sais que vous n'êtes pas très proches aujourd'hui mais ça n'a pas toujours été comme ça si ? » Je hausse les épaules, assez étonnée qu’elle me pose ce genre de question maintenant, mais je ne compte pas éluder la question au contraire. « On n’a jamais trop été soudés, ils travaillaient beaucoup, j’étais gardée par une nounou, pas de frères et soeurs. Ils ont pas très bien vécu le jour où je leur ai avoué mon homosexualité… heureusement ça a fini par passer. » Je soupire un peu, les yeux rivés sur nos mains. « Je voulais une grande famille unie. Quand Rylee est venue au monde je me suis promis de lui offrir des petits frères ou des petites soeurs… et puis tu es arrivée, on t’avait tellement attendue, l’attente a été infiniment longue… » Je lève cette fois les yeux pour la regarder et lui offre un sourire. « Tu as été désirée autant que tes soeurs, si ce n’est plus chérie… j’aimerai vraiment que tu comprennes ça… » C’est important pour elle comme pour moi, et pour Stella aussi. L’ambiance n’est pas au beau fixe ici et je voudrais qu’on arrive à y remédier.
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Talk in the night || Loan
Dim 15 Avr - 15:23
Ils n’ont jamais été trop soudés… je suis un peu triste pour Loan : ça voulait dire qu’elle n’avait jamais connu de lien comme j’en connaissais avec Maman, ni comme j’en avais connu avec elle. Pas en tant qu’enfant en tout cas. C’était peut-être ce qui lui permettait de tenir le coup avec moi, de ne pas juste me péter un câble dessus. Et je comprends son désir de grande famille unie.
J’avais beau avoir été adoptée, je ne me voyais avec aucune autre famille, malgré mon désir de retrouver mes parents biologiques. Ce que j’avais réussi à faire, pour ma mère du moins. Un point que je préférais encore ne pas aborder. Mais du fait que ce statut, j’imaginais sans mal qu’elles avaient pu me désirer et m’attendre avec impatience.
En recherchant ma famille biologique, je m’étais rendue compte de la difficulté que ça représentait d’adopter un enfant, encore plus pour un couple homosexuel.
J’observe de mes yeux fatigués le sourire de Loan. L’information sur ma mère biologique manque de m’échapper à cet instant, pas parce que je souhaite lui briser le cœur, mais parce que je me dis qu’elle mérite de le savoir. Mais je me ravise, au dernier moment, quand mes lèvres se sont déjà ouvertes. Et je sais alors que je dois dire quelque chose.
Mais quoi ?
« Je comprends. Ma tête comprend. Elle comprend qu’un divorce se fait à deux, que c’est la meilleure solution pour tous les partis… je veux dire, je ne suis pas stupide. » Je ne suis pas qu’une belle gueule, j’ai envie de dire, mais je sais que ça ne lui serait pas dirigé. « Je sais que vous faites de votre mieux, mais ce que je sais n’arrive pas à influer ce que je ressens… Tout le reste… » J’imagine que c’est mieux que rien. « Je ne suis pas toujours maîtresse de mon cœur et mon âme. »
L’autre sujet qui me hantait me vint en tête. Je baisse les yeux et je reprends ma main sans brutalité, puis je la cache dans ma manche. J’imagine sans mal que la dernière fois qu’elle a dû me voir abattu comme ça remonte à l’annonce du divorce. Je soupire et ramène mes cheveux en arrière de deux mains en fermant les yeux, le plafonnier étirant l’ombre de mes cils sur mon visage comme des larmes invisibles qui refusent de venir.


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Talk in the night || Loan
Mar 1 Mai - 19:35
Je suis heureuse de pouvoir avoir une discussion à bâtons rompus avec ma fille, parce que les deux dernières années ont été un véritable enfer, entre nous. Je suis bien consciente qu’on y a tous joué un rôle, et que la période difficile n’a pas été seulement la faute que d’une d’entre nous. Pourtant, j’accepte bien volontiers mes erreurs, je les regrette aussi, amèrement, et de plus en plus fort. Mais malgré tout, ça me fait du bien de me retrouver là avec Casey, ses petits yeux fatigués et son air moins agressif. Je lui parle calmement, avec beaucoup d’amour, j’espère qu’elle saura le recevoir de la même manière que je lui envoie. « Je comprends. Ma tête comprend. Elle comprend qu’un divorce se fait à deux, que c’est la meilleure solution pour tous les partis… je veux dire, je ne suis pas stupide. » J’esquisse un sourire et murmure doucement « Je sais que tu n’es pas stupide ». Je n’ai jamais pensé une chose pareille. Malgré son âge, elle reste une enfant, et un enfant qui voit ses parents se déchirer, ce n’est pas facile à vivre, je le conçois. « Je sais que vous faites de votre mieux, mais ce que je sais n’arrive pas à influer ce que je ressens… Tout le reste… Je ne suis pas toujours maîtresse de mon cœur et mon âme. » J’esquisse un nouveau sourire, plus triste celui-là. « Je sais chérie, et encore une fois je suis désolée que tu aies à vivre ça. » J’aurai préféré que ça n’arrive pas, bien sûr. Faire souffrir quelqu’un malgré soi est une chose très difficile à accepter, surtout quand c’est quelqu’un qu’on aime profondément.

Casey retire sa main de sous la mienne et je sens dans son comportement que quelque chose ne tourne pas rond. Je continue quelques secondes de l’observer, et penche très légèrement la tête sur le côté, un air dubitatif sur le visage. Je plisse même un peu les yeux pour chercher à comprendre. « Il y a autre chose qui te tracasse mon ange ? Tu veux en parler ? » Casey a toujours été plus proche de Stella que de moi, elle s’est toujours plus confiée à elle qu’à moi, mais je tente quand même, même si je m’attends à un refus, un échec de cette nouvelle tentative. Au moins, je ne regretterai pas d’avoir tenté quelque chose, plutôt que de la laisser seule dans ses tourments.
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Talk in the night || Loan
Ven 11 Mai - 16:50
Evidemment qu’elle ne me considère pas comme stupide, c’était ma… mère. Quoi ? C’est difficile de trouver une autre fin de phrase passé un moment, et je suis trop fatiguée pour jouer l’hypocrisie dans mon propre esprit en cet instant. Toujours est-il que certaines personnes pensaient que j’étais une imbécile parce que j’avais un joli visage et un corps de déesse. Comme si une fille ne pouvait pas être belle et canon en même temps, que c’était deux qualités exclusives. Mais pas jusqu’à preuve du contraire.
Et puis je travaillais dur pour être la meilleure dans tout ce que j’entreprenais, et parfois ça ne marchait pas, mais souvent j’y arrivais. Il suffisait de voir le nombre de tête d’affiche que j’avais raflé dans le département de théâtre toute année confondue. Ca devait bien compter pour quelque chose. Pour quelqu’un. Autre que moi, pour ma part j’étais très fière de ma personne. Mais ce n’était pas toujours les personnes que je voulais qui étaient touchées par mes talents.
C’est là que le bât blesse, comme on dit. Curieuse expression, quand on y pense, mais encore une fois, pas le sujet. Je chercherai sur internet plus tard. (Note de la petite voix qui narre la vie de Casey : cette expression vient du bât, un dispositif en bois placé sur les bêtes de somme, mais on a tendance à écrire bas à la place de bât de nos jours. Fin de la petite note.)
Je disais donc, le problème, c’est que ce n’est pas remarqué par les personnes que je voudrais, pas toujours. Certaines oui… mais d’autres…
Loan s’excuse, mais je suis déjà loin dans mon esprit, à des années lumières même, dans les confins d’un espace noir où l’univers a réuni toute ma tristesse. Les abandons, les regrets, là, tous en vrac, et le plus récent, celui qui fait encore saigner mon cœur sans que je veuille l’admettre. Celui qui me fait me sentir minuscule même dans les ténèbres de mon être, celui que j’ai désespérément envie d’oublier.
Lou.
Loan s’interroge, ou plutôt m‘interroge, et mes défenses se dressent instantanément, comme moi, soudainement éveillée et prête à rugir.
« Non. »
Je m’entends dire froidement, presque en criant. Je n’ai pas envie d’en parler, pas envie d’y penser, mais ça revient me hanter comme une musique qui tourne en boucle au fond de mon crâne, de la même façon que oops i di dit again ne m’a jamais quitté une seconde depuis que je l’ai entendu pour la première fois à la radio. J’en oublie de respirer dans mes pensées. Alors je me laisse retomber, plus bas qu’avant. Je ne suis plus droite et mon front vient taper légèrement contre la table de la cuisine -lentement - alors que mes mains se perdent dans ma nuque. Je tire sur ma peau et un peu mes cheveux. La marionnette dont on a coupé les fils.
C’est foutu.
Je dois en parler. Je le sais, il est temps.
Je me redresse dans une inspirantion et je regarde Loan dans les yeux.
« J’ai eu ma première fois, » et cette annonce qui aurait dû être heureuse sonne incroyablement triste dans ma bouche. « Avec une fille incroyable, et surtout, surtout, incroyablement énervante. » Je marque une pause pour regarder ailleurs un instant. Mon regard est loin quand je la revois, son visage s’imprimant devant mon iris. « Incroyablement attirante. »
Je suis sûre que Loan peut deviner où ça va, peut imaginer la déception : elle a vu la tristesse dans mon regard.
« Elle m’a jetée. »
Je me souviens de la blessure ouverte, de la vulnérabilité qui s’en échappait, la façon dont je me vidais devant son geste de rejet. L’attente trop longue. Le désespoir dans la compréhension.
Ma vue se brouillait. J’avais les larmes aux yeux mais je n’avais jamais su vraiment pleurer alors rien ne coulait.

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Talk in the night || Loan
Mer 16 Mai - 18:39
Je sens que quelque chose cloche, mais j’ignore vraiment quoi. Je suis assez soulagée de voir que nous avons pu discuter un peu sans qu’elle ne m’envoie balader sèchement comme elle en a l’habitude. Mais à l’instant, je sais qu’il y a autre chose qu’elle ne dit pas, et j’ignore si ça me concerne ou non. Dans le doute, je préfère tout de même poser la question, quitte à ce qu’elle m’envoie balader. J’use d’une voix calme, douce et aimante, mais la réponse est sans appel. Un « Non » franc et décidé. Très bien. Nous n’avons plus ces liens qui nous unissaient, son envie de se livrer à moi, me faire confiance tout ça, de toute évidence, c’est du passé. Pourtant, Casey ne s’enfuit pas. Elle laisse retomber sa tête sur la table en cognant légèrement sur cette dernière, me faisant sursauter. Légèrement hésitante je viens passer une main sur sa chevelure, et elle relève la tête en soupirant. « J’ai eu ma première fois. » J’ouvre les yeux un peu plus grands, surprise par cet aveu. Elle a dix-neuf ans passé, la plupart des jeunes femmes de son âge ne sont plus vierges, certaines même depuis un certain temps. Je suis heureuse qu’elle ait attendu jusqu’à ce qu’elle estime être le moment opportun, mais quelque chose cloche. « Avec une fille incroyable, et surtout, surtout, incroyablement énervante. » Je souris légèrement, nouvelle son discours est pour le moment assez mignon, visiblement elle a des sentiments pour cette fille, vu comme elle en parle. « Incroyablement attirante. » Mon sourire s’élargit, mais je ne m’attends pas à la chute. « Elle m’a jetée. » Mes sourcils se froncent instantanément et mon regard se fait plus sombre. « Jetée ? » Je tente de mettre les choses à l’endroit dans ma tête. Casey a l’air vraiment affectée par cette histoire et ça ne me plait pas beaucoup. « C’est à dire ? Juste après que vous… » Je ne prononce pas le mot, volontairement, parce que je ne sais pas vraiment où elle en est de sa sexualité, l’acceptation de sa supposée bisexualité, ou son passage chez les gays… mais c’est une autre question. Je vois le regard de Casey s’embrouiller et mon coeur se serre. « Chérie… » Je ne peux m’empêcher de me lever et faire le tour de la table pour venir entourer mes bras autour de ma fille. Je pose ma joue contre le sommet de son crâne et caresse tendrement ses bras, avant de me mettre accroupie près d’elle pour être à un niveau inférieur. « Mon ange, je suis désolée que tu aies eu affaire à une briseuse de coeur. Malheureusement à ton âge, des déceptions d’ordre amoureux, ça court les rues, mais c’est ce qui te rendra plus forte. Je la connais ? » A quoi ça me servira de savoir ça hein ? Je vais pas aller lui casser la gueule quand même… quoi que !
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Talk in the night || Loan
Dim 20 Mai - 17:00
Loan répète le mot le plus douloureux de toute cette courte histoire. Jetée. Comme une moins que rien. En trois mots que je n’étais pas prête d’oublier : ils résonnaient encore au fond de mon esprit chaque fois que je pensais à la fille sans cœur qui les avait prononcés.
Fous le camp.
Je passais ma manche contre mes yeux pour essayer d’éloigner les larmes que je sentais poindre, mais ça ne marchait pas très bien. Je trouvais malgré tout la force pour hocher la tête à la question infinie de Loan et d’énoncer une brève réponse, quelques mots, d’une voix cassée.
« Oui, juste après… »
C’est à peine si je reconnais ma propre voix. Je pensais que j’arriverais à passer à autre chose rapidement, je me l’étais promis, surtout après le repas que nous avions eu en famille. Oui, je parle bien de celui catastrophique. Je m’étais dit que je ferais des efforts, pour tout le monde et même pour moi mais apparemment j’étais trop faible pour ça parce que la simple pensée de la française me perturbait toujours autant.

Heureusement, des bras ne tardent pas à m’entourer. Je me serre contre la chaleur familière de Loan, même si ça fait des siècles qu’on a pas échangé la moindre étreinte. J’imagine que celles d’une mère ne s’oublient jamais. Parce que soudainement, j’ai l’impression d’être de nouveau la gamine qui pleurait dans ses bras quand un monstre se cachait sous mon lit. À la différence près que maintenant j’avais 19 ans et que je m’étais glissée dans le lit du monstre.
Finalement l’étreinte se termine et je peux regarder ma mère, essuyant de nouveau mes yeux embrumés.
Elle essaye de me remonter le moral, et quand bien même ses mots sont justes, ils restent coincés quelque part entre ma tête et mon cœur. Encore ce fameux blocage dont je ne veux plus mais qui pourtant continue de me pourrir la vie. Sa question me surprend un peu et je hausse les épaules.
« Je ne sais pas… on est allées au Planet une fois. Pas ensemble, donc j’imagine qu’elle fréquente. Elle s’appelle Lou Mercier. » Et je prononce son nom avec dédain, carrant un peu les épaules pour imiter une française aristo, allant jusqu’à faire un faux accent français. Mais ça ne suffit pas à empêcher les larmes de revenir.

Parce que vous voyez, je n’avais pas prononcé son prénom depuis cette fameuse journée. Depuis qu’elle m’avait surprise en me kidnappant de la fac, depuis que je l’avais piégée au paintball, depuis que je l’avais crié. J’ai encore envie de le crier. De le hurler pour la maudire en balançant des assiettes par terre, d’en piétiner les morceaux comme elle a piétiné mon cœur avant même que je le comprenne. Je l’aimais sans le savoir. J’aurais aimé ne jamais savoir.
Mais je ne peux pas me laisser piéger par mes sentiments. Je me suis promis. Je me suis promis, mais mes putains d’yeux n’ont pas dû recevoir le mémo, parce que je ne vois plus rien. Juste des formes flous autour de moi et je ferme les yeux pour oublier la boule dans ma gorge. Tellement malin de ma part. C’est tout ce que je peux sentir maintenant, ça et mon cœur encore brisé que je ne peux pas réparer alors j’agis avec le désespoir associé à ma situation. Je me laisse glisser dans les bras de ma mère parce que je sais que malgré tout ce que je lui ai fait subir, elle est prête à m’aider
Je viens nicher mon visage contre elle comme une petite fille, et j’imagine que c’est ce que je suis encore à ses yeux quelque part.
« Pourquoi ça fait si mal ? »
Mes yeux n’ont définitivement jamais reçu le mémo : je suis en train de pleurer.


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Talk in the night || Loan
Lun 28 Mai - 17:28
« Oui, juste après… » Je soupire en me laissant imaginer quel sentiment peut s’être insinué en elle. Je n’ai jamais vécu ce genre de chose, mais je me doute bien que ça n’a pas été agréable. Surtout si comme je le ressens, Casey a des sentiments pour la demoiselle. Je suis doublement surprise puisque je ne savais même pas qu’elle convoitait elle aussi les femmes. Décidément, Rylee maintenant Casey, tout le monde va finir par croire que les enfants d’homos deviennent tous homos. Bref, ce n’est pas le sujet, je tente au mieux de consoler ma fille qui semble être au fond du trou, et je déteste ça. Je la serre contre moi, j’ai besoin qu’elle sente que je suis là, que je peux l’écouter, peut-être même essayer de la conseiller, mais surtout la consoler. Je l’entoure de mes bras et la laisse faire le choix d’accepter ou de refuser l’étreinte. Heureusement, elle l’accepte, et après quelques minutes nous y mettons fin. Je lui demande si je connais la jeune femme, sait-on jamais. « Je ne sais pas… on est allées au Planet une fois. Pas ensemble, donc j’imagine qu’elle fréquente. Elle s’appelle Lou Mercier. » Je plisse un peu les yeux et regarde Casey prendre une attitude dédaigneuse. Je ne sais pas si cette fille est vraiment comme Casey le dit, mais elle ne donne pas envie de la côtoyer. Malheureusement, ce prénom ne me dit rien, ni le nom d’ailleurs. Il faudrait que je puisse voir sa tête, je suis assez physionomiste, disons que pour mon boulot, c’est plutôt conseillé.

Casey est à la limite de pleurer, je sens qu’elle s’en empêche, sa fierté, je la connais assez bien depuis le temps. Je ne sais pas si ses parents avaient de gêne, mais ce n’est ni moi ni Stella qui lui avons inculqué ce trait de caractère. Et sans que je ne m’y attende, la jeune femme se glisse à nouveau dans mes bras. Mon coeur se serre et j’ai le sentiment de ressentir toute sa peine. Je la serre contre moi, mes bras tout autour de son buste frêle. « Pourquoi ça fait si mal ? » Sa voix est étouffée, chevrotante, elle pleure. Je passe une main sur sa chevelure et dépose un baiser sur sa tempe. « L’amour fait mal parfois, souvent. Regarde maman et moi, même quand on s’aime éperdument, il arrive que ça soit compliqué quand même. Les relations amoureuses c’est jamais bien simple. Mais tu es encore jeune, tu as le temps de trouver la bonne personne avec qui partager ton coeur. » Je continue de la câliner tendrement jusqu’à ce que ses pleurs cessent. « On devrait aller au lit mon ange, qu’est-ce que tu en penses ? Tu veux monter ou dormir avec moi sur le canapé ? » Il est convertible et plutôt confortable.
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Talk in the night || Loan
Lun 11 Juin - 13:01
Au théâtre, la douleur est perçue comme un des plus beaux sentiments possibles, important, grandissant, mais dans la réalité c’est loin d’être le cas. Je ne me suis jamais sentie aussi petite qu’aujourd’hui, dans les bras de Loan alors que les larmes roulent comme les nuages orageux de la tempête sur mes joues. Mais aucun orage ne vient, juste la pluie qui s’écrase et éclate au sol et assombrit le monde autour de nous. Malgré l’étreinte de Loan tout semble si froid dans ce monde où seule la lumière de la cuisine nous éclaire.
Ses paroles me rassurent. Pas autant qu’elle le voudrait certainement, mais assez pour que je finisse par me calmer dans ses bras et le silence.
Elle me propose alors d’aller au lit et tout l’épuisement que je ressens semble tomber d’un coup sur mes épaules. C’est une chape de plomb que je peine à porter, alors je hoche la tête doucement. Oui, dormir semble une bonne idée mais pas dans la solitude.
« Le canapé. S’il te plaît. »
Ma voix est encore rauque d’avoir pleuré et je m’éclaircis la gorge brièvement. Je ne suis pas sûre que ça arrangera beaucoup les choses. Je me sépare de Loan et débarrasse ce qui reste de ma banane pour ne pas laisser la cuisine dans un sale état, puis je me dirige d’un pas lourd jusqu’au canapé où après une rapide installation il est possible de dormir à deux sans que ça ne pose problème.
Je m’installe et bientôt une chaleur rassurante m’entoure. Je ferme mes si lourdes paupières, déjà prête à dormir. Toutefois avant ça…
« Merci. »
C’est à peine un murmure, mais c’est important quelque part. Comme un filet d’or glisser entre les failles des pièces de ma relation avec Loan.


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