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Prendre soin de moi. La phrase tourne bizarrement dans la tête de Jacek alors qu'il la retourne sous tous les angles. Il manque une inconnue à l'équation pour qu'elle prenne sens et il doit bien terminer de boutonner sa chemise pour la trouver. L'inconnue, c'est Lucas. C'était tout bête, sans lui, sans leur vie de couple, il ne sait plus quoi faire, il erre dans son appartement, il reste bien trop longtemps assis sur son bureau à corriger des copies, à lire de nouveaux articles scientifiques. Sans lui, il est perdu dans les objectifs, les passions qu'il nourrissait autrefois. Sans lui, il se rend compte qu'il n'est pas vraiment à sa place, qu'il est seul face aux longues heures qui défilent sur le cadran de sa montre. Quel ennuie. Quelle morosité que d'attendre qu'une journée se finisse sans savoir quoi faire pour la remplir. Et puis, sans Luke, Jace fait un peu n'importe quoi, il glisse sur ses principes, sur ses moeurs qu'il avait pourtant respecté pendant tout ce temps avec lui. Il n'est plus lui-même, en vérité, mais quelqu'un d'autre. Et le blond déteste cet autre soi qui le fait se sentir si mal, erreur après erreur. L'enseignant plaque une dernière fois son regard sur le dos toujours arqué du brun. Redresse-toi, c'est mauvais pour ta colonne vertébrale. Il songe, sans pour autant qu'un bruit ne s'élève de sa gorge. Il est trop tard ou trop tôt pour ce genre de commentaire qu'il lui aurait lancé il y a quelques années. La poitrine toujours gonflée et embuée, il ne rajoute que mot et sort de la chambre, hésitant. Il ignore par quelle volonté Luke a la force de l'éloigner, de ne pas laisser ses prunelles choir une dernière fois sur sa moitié. Parce que cela lui est tellement difficile, voire impossible. Pourtant, il lui faut bien partir. Alors dans un souffle inespéré, Jacek se détache de la porte et la claque avec attention, non sans ressentir une certaine déstresse qui ne fait qu'augmenter à mesure qu'il s'éloigne de l'appartement, puis du couloir et enfin du bâtiment.
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Le retour à la réalité est brutal. Elle envahit chaque terminaison nerveuse de son cerveau pour lui projeter toutes ces images qui appesantissent son cœur et son âme. Contrairement à la dernière fois, il ne considère pas cette étreinte comme une erreur. Il désirait Jace plus que la raison le permet. Le manque de ce corps chaud et solide entre ses bras était trop conséquent pour être contenu. Seulement, malgré l’ivresse ressentie à ses côtés, la fierté du brun ne tolère pas l’idée de représenter un danger pour celui qui a partagé plus de dix ans à ses côtés. Lucas a conscience d’être une bombe amorcée, prête à exploser tout sur son passage, Jace y compris. Cette idée lui est intolérable. S’il advenait à ce qu’il lui fasse du mal, que dans une de ses périodes sombres, ses mains marquaient le corps de Jace, il ne pourrait pas le supporter. Ce serait l’élément déclencheur d’une chute en enfer encore plus profonde, qu’il désire par-dessus tout repousser. Pourtant, l’idée de se reposer sur l’épaule du blond est terriblement tentante. Elle le tiraille même si sa conscience la repousse de toutes ses forces au risque de blesser l’âme de Jace. Il le perçoit dans le ton sec et exaspéré de sa voix. Ce serait tellement plus facile pour le policier s’il se laissait convaincre par cet homme qui est le seul à avoir du sens dans son existence. Ce qu’il ressent à ses côtés est si intense qu’il sent ses pensées se brouiller et une douleur devenue coutumière à cause d’un abus conséquent d’alcool lui monter à la tête. Il a besoin de calme. Il doit se poser pour réfléchir à tout ce qu’il vient de se passer. Il est prêt à se remettre en question, mais ne sait pas jusqu’à quel point il lui sera possible de le faire. Il sait que la réponse qu’il propose à Jace n’est pas satisfaisante. Il sent qu’il le perçoit de nouveau comme un rejet de sa part, mais ce n’est pas vraiment le cas. Vraiment ? Il ne sait pas. Il ne parvient pas à réfléchir. Il sent juste son cœur se comprimer dans sa poitrine. C’est une sensation étouffante, presque suffocante qui le paralyse et le rend particulièrement conscient de son partenaire qui aussi doux que par le passé vient lui distiller un contact apaisant et doux. Il garde ses paupières closes, mais son cœur rate un mouvement dans ce flot d’émotions si violentes. Il l’aime. Il l’aime à en crever, mais Lucas ne sait plus comment aimer. C’est ce qu’il pense, complètement dominé par ces pensées nocives qui lui font perdre de vue l’importance : la réciprocité de leurs sentiments. Le murmure de Jace, ce ton suppliant qui le transperce avec violence. Il hoche simplement la tête pour lui faire comprendre qu’il l’a entendu. Comment pourrait-il l’oublier ? Il a tout aussi besoin de lui. Il le sait au plus profond de ses tripes. Pourtant, il n’agit pas lorsqu’il le sent rompre le contact. Peut-être est-ce le mieux à faire pour le moment ? Il n’a pas le droit de le bercer d’illusions, alors qu’il n’a aucune idée de ce quelle est la bonne décision. Lucas le sent se relever du lit par l’absence de poids à ses côtés et toute la chaleur qui habitait la pièce s’échappe d’un seul coup. Il se sent misérable, emprisonné dans un étau de fer qui le paralyse. La douleur de son crane l’élance et capture toute son attention. Si seulement ce bruit parasite pouvait partir, mais cela fait bien des mois qu’il est devenu son comparse. Il prend sur lui pour ne pas se laisser tomber sur le matelas et laisser ses ténèbres l’envahir. C’est tellement tentant, surtout lorsque ce tiraillement dans la poitrine est si violent. « Prends soin de toi Jace… » Il murmure dans une voix à peine audible, le congédiant de nouveau, car il lui semble bien impossible de lui faire face à cet instant. Quelle merde ! Voilà à quoi tu es réduis. Il s’injure alors qu’il ouvre sa table de chevet pour attraper un cachet d’aspirine. Une nouvelle fois, il se méprise alors que son cœur se disloque lorsqu’il entend la porte se refermer derrière l’échine de son amant. Seul Jace a cet effet sur son cœur qui après tant d’émotions saigne face à la douleur qu’il s’inflige, qu’il leur inflige. Jusqu’à quand vas-tu continuer Trent ? Il ne sait pas. Il a juste besoin que son esprit se calme alors il finit par se laisser choir sur le matelas et retrouver l’odeur tellement apaisante de Jace qu’il aimerait ne pas voir disparaitre. La seule à lui apporter un peu de douceur.
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Jace se veut conciliant et rassurant à mesure qu'il énumère les faits passés de Lucas à son encontre et ses autres proches. Pour lui, c'est ce qui fait toute sa beauté, ce pour quoi il l'aime et ne cessera sûrement jamais de l'aimer. Il connaît tout de sa vie passée, chaque décision prise, chaque barrière qui s'est élancé sur son chemin et qu'il a réussi à contrer. Luke n'avait aucun secret pour lui et le blond est persuadé qu'il est resté le même individu, au plus profond de lui-même. On ne change pas réellement après tout. Mais le brun a une vision de la chose, beaucoup plus noire et angoissante, que Jace aurait aimé ne pas en entendre parler. Pourtant, c'est sa vérité, personne ne peut le lui enlever. S'il ressent la chose telle quelle, depuis que Jenny a disparu, c'est son droit, et il ne peut rien y faire, il ne peut pas le nier. Il ne peut que l'accompagner dans ses pensées qui lui torde les entrailles à nouveau, qui le sort de leur cocon aussi éphémère que celui d'un papillon. Le bonheur et la passion n'auront pas duré longtemps, le présent pesant beaucoup trop sur leurs épaules. A la question de son ex-mari, l'enseignant n'a malheureusement rien à ajouter. La finalité de la chose lui enlève les mots de la bouche et le laisse pantois, encore accoudé sur le matelas, le regard planté sur le dos vouté du brun. Il se doute bien que leur petit moment d'idylle est passé et que la journée reprendrait bientôt son courant, dur et amer. La tendresse et les sentiments qu'ils ont partagé ne deviendront à leur tour qu'un souvenir du passé. Une bribe de leur histoire qui finira par l'étrangler de regret et de solitude. Il écoute Lucas parler de leur couple d'une façon très machiste finalement et ferme les yeux en soupirant d'un coup sec et exaspéré. « Pourtant, être avec toi est la chose qui m'est la plus saine en ce moment. » Avec les autres, j'ai l'impression de salir tout mon être. Cette sensation désagréable à l'échine et au cœur, cette envie de vomir, quand on se rend compte qu'on ne s'est pas respecté, qu'on regrette amèrement ce qui s'est passé. Le brun ne lui donne de toute façon pas le choix. Réfléchir, ça veut dire quoi ? Jusqu'à quand ? Jacek aussi ne sait plus quoi dire, quoi faire, mis à part s'étaler de tout son long sur le lit et faire le vœu de revenir un peu en arrière, à cette étreinte qui fut beaucoup trop furtive. Un deuxième soupire vient mourir entre ses commissures pour évacuer la douleur de son battant écrasé en mille morceaux. Aucune larme ne sort de ses paupières malgré l'étendue de sa détresse à et instant. Il en a trop versé hier soir. Il lui faut d'ailleurs avaler plusieurs fois sa salive pour s'apercevoir qu'il meurt de soif. L'heure est arrivée. Il aurait voulu ne jamais en voir la couleur, mais il fallait bien que la réalité revienne un jour leur foutre à nouveau une claque magistrale. Quand est-ce que Lucas se rendra compte que tous ces moments ne font que les enterrer plus loin sous terre ? Peut-être jamais... ou demain ? Jace est vraiment naïf d'espérer encore, mais c'est tout ce qu'il lui reste, sinon rien. Rien que deux tombeaux, l'un vide et l'autre bel et bien rempli d'un fantôme qui n'ose plus le voir. Le blond s'assoit sur le lit à son tour et se tourne vers le dos de Lucas sur lequel il pose une dernière fois ses poignes chaudes. Il l'entoure, profite du contact et embrasse la nuque de son ex-mari, son nez se perdant dans le flot de ses cheveux ébènes qu'il peine à couper. Sa voix se casse sous l'émotion de cette dernière étreinte. « Juste... ne m'oublie pas Luke. J'ai besoin de toi. » Un souffle, qui aurait pu être un sanglot, s'échappe de ses lèvres, avant qu'il ne se défasse du brun et qu'il n'aille retrouver ses vêtements de la veille. Il lui est difficile de ne pas sentir ses joues s'enflammer à mesure qu'il se rhabille comme un vulgaire plan cul d'une soirée, encore une fois. Mais cette fois-ci, il sait que ce n'est qu'une façade que Lucas s'évertue d'y croire. Il sait qu'il l'aime toujours et l'espoir l'aide à mieux supporter la situation que la dernière fois dans son appartement. Il ne sait pas quand, où, comment, mais un jour son ex-mari pourrait lui revenir. Un jour... Et il sera là, à l'attendre. Parce que tout autre visage, tout autre corps et esprit ne l'animent pas autant que les siens. Tandis que Jace boutonne son pantalon, il jette un coup d’œil à cet homme qu'il aime plus que de raison et qui entrave sa poitrine sous un étau. C'est fou ce que la vue d'une seule personne lui fait ressentir. « Fais attention à toi. Ne fais pas de conneries... ou je reviens toquer à ta porte. » Ça se veut léger et taquin, mais le ton n'y est pas, car l'enseignant connaît très bien les vices auxquels se soumettra l'inspecteur. Le sexe ne dérogera pas de la règle. Avec qui ? Quand ? Des questions futiles qui ne font qu'accentuer le malaise de Jace alors qu'il s'apprête à laisser le brun tranquille.
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Je ne perds pas de vue mon objectif, et me jette directement dans les différents rayons pour trouver des robes à essayer. Je mets d'ailleurs à contribution ma belle-mère, pour mettre toutes les chances de notre côté. En tant que mannequin, j'ai l'habitude d'essayer tous un tas de vêtements de grandes marques. C'est un peu mon quotidien, et pourtant je crois que je ne m'en lasserai jamais. Je suis vraiment dans mon élément. Il n'y a pas mieux qu'une séance de shopping pour me faire plaisir. Surtout quand je peux dépenser sans trop compter. Sur ce point-là, je ne peux que me sentir chanceuse. Mon regard est attiré par une première robe puis une deuxième, que je montre à ma belle-mère pour avoir son avis. Une légère préférence pour la noire se fait sentir, alors que la vendeuse vient nous guider jusqu'aux cabines. J'enfile naturellement la robe noire en premier, curieuse de voir le résultat une fois portée. En sortant, je tourne un peu sur moi-même, défile sur quelques pas, un large sourire au coin des lèvres. « Wahoo, tu es sublime ! » Le regard pétillant qu'Alaïs me porte est flatteur, et je me sens comme pousser des ailes. « J'adore River, tu es vraiment magnifique dans cette robe. » Est-ce que je pourrais lui plaire comme ça ? Merde non, pourquoi suis-je en train de penser à ça ? C'est pas normal d'avoir ce genre de pensées... et pourtant, c'est plus fort que moi. « Essaye l'autre maintenant. » Je m'apprête à retourner dans la cabine, mais la jeune femme me stoppe dans mon élan. « En fait, attends avant de mettre la blanche. Je vais t'en passer une autre que j'ai repérée. » Elle s'éclipse dans les rayons quelques minutes avant de revenir avec une robe bleue dans les mains. « Tiens, essaye celle-là. » Bon ok, là, elle m'a conquise. La robe qu'elle me propose est absolument magnifique. S'il y a bien une chose que j'ai toujours admiré chez elle - et ce même quand je faisais tout pour la détester, c'est bien son goût prononcé pour la mode. La jeune femme arrive toujours à avoir cette classe naturelle peu importe les vêtements qu'elle peut porter. Ça me rendrait presque un peu jalouse d'ailleurs. Faut bien l'avouer, c'est une très belle femme. Et n'importe qui pourrait vouloir l'envier. « Mon dieu, elle est magnifique. » Je m'exécute et retourne en cabine pour l'essayer. Je suis impatiente de voir le rendu sur moi, parce que j'ai vraiment eu un coup de coeur. Mais en voulant retirer la robe noire pour la passer par dessus la tête, il y a comme un problème. Je me retrouve coincée dedans, les mains en l'air, sans pouvoir tirer dessus sans prendre le risque de tout déchirer. Merde alors. « Alaïs, tu peux venir m'aider s'il te plait ? » Ne voyant pas exactement où est situé le problème, je n'ai pas d'autres solutions que de lui demander de l'aide. « Je crois que mon bracelet s'est coincé dans la robe... » C'est à cet instant là que j'entends ma belle-mère venir me rejoindre dans la cabine. Je laisse échapper un léger rire d'entre mes lèvres, un peu gênée de cette situation particulièrement cocasse. J'ai pas l'air conne comme ça.
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Sous la dominance du blond, Lucas baisse les armes. Son âme est tellement à fleur de peau, sensible à cet homme qu’il ne parvient plus à laisser sa raison dicter sa voix. C’est la première fois qu’il admet cette triste vérité. Pas même son frère n’a eu le plaisir de le voir flancher de la sorte. Lucas a tellement l’habitude de tout porter sur ses épaules que lâcher prise lui est si difficile. Il le fait malgré lui, parce que Jace use de son pouvoir sur lui. Il s’impose à lui pour lui soutirer ces vérités qu’il conservait pour lui jusqu’alors. Il se sent réellement vivant qu’à ses côtés. Il pourrait se laisser fourvoyer par ces émotions, croire que tout son univers peut tourner autour de Jace, mais il sait tout au fond de lui que c’est faux. Ce serait aussi mauvais pour lui que pour le professeur. Il doit apprendre à se reconstruire, mais il n’a plus cette force inébranlable qui l’a tant porté par le passé. Il le sait. La disparition de Jenny, tous les efforts qu’il a mis en œuvre pour la retrouver en vain, lui ont arraché toute once d’espoir qu’il possédait encore. Il n’est plus qu’une coquille vide et brisée. Sa détresse psychologique est profonde même s’il refuse de l’admettre. Il ne l’accepte pas, mais en même temps elle s’impose à lui. Il l’avoue malgré lui à cet enseignant qui possède chaque parcelle de son cœur. Il a beau partager les draps d’autres hommes ou de femmes, mais le seul roi est cet homme qui l’ancre solidement dans le matelas sous son poids. Il l’aime toujours. Il ne parvient plus à le masquer à cet instant alors que les paroles du blond l’ébranlent avec tant de force. Il est complètement dévasté par toutes ces émotions qui embrouillent ses sens. Il se laisse dompter, reçoit de plein fouet l’émotion du blond face à son aveu. Putain, c’est moi qui suis supposé le protéger…pas le contraire ! Il s’injure. Son ancien compagnon se montre doux et rassurant. Il se lance dans un discours pour tenter de lui rappeler l’homme qu’il est. Du moins qu’il était. Pourrait-il un jour le redevenir ? Il a tellement du mal à y croire. Son regard vient se porter vers son amant. Il l’observe dans la pénombre, distinguant une forme, mais n’ayant nulle difficulté à identifier ses traits. Il glisse une de ses mains contre sa mâchoire. Il caresse sa joue du bout de son pouce dans un geste doux et reconnaissant. « Je suis peut-être encore cet homme, mais si je ne le suis plus, Jace ? Si cet homme était mort au moment où elle est partie ? » Il souffle dans une voix brisée. Il sait que cette disparition est l’élément déclencheur de sa chute en enfer. Il soupire, laissant sa main se retirer de ses traits. Il se redresse sur le bord du lit, le dos voûté alors que la réalité le rattrape, l’arrache de ce cocoon. « Je ne peux pas prendre soin de toi, si je suis incapable de prendre soin de moi. J’ai rompu notre serment en oubliant de le faire et ce n’est pas juste que je te demande de prendre soin de moi alors que je ne peux pas prendre soin de toi. Je refuse d’être ce genre d’homme. Je refuse de te voir lutter contre ta propre peine et de gérer la mienne en plus. Ce n’est pas sain. » Si sa voix se voulait intransigeante dans un premier temps, elle perd totalement de sa puissance sur la fin alors qu’un mal de tête vient lui frapper les tempes. Ses menottes viennent se poser sur son crâne alors que la douleur s’intensifie. « J’ai besoin de réfléchir à tout cela. Je ne sais absolument plus quoi penser. Tout s’embrouille. » Il est confus, démuni face à tout cela, aux révélations qu’il a admit à haute voix, à tout le mal qu’il inflige à l’homme qu’il aime. La réalité reprend ses droits et ravage tout sur son passage, une nouvelle fois.
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Jacek voit bien qu'il gagne du terrain. Il gratte petit-à-petit chaque sciure de noirceur qui entache le coeur de son ex-mari. Il l'emmène de plus en plus à lui, il plante un minuscule espoir dans sa poitrine, espérant lui-même voir la graine s’ éclore et l'arbre grandir. Le blond sait s'y faire, le talent vient naturellement à lui alors qu'il déstabilise Lucas de tout son poids. Les mots frappent, s'entrechoquent mais au final s'imprègne de la matière grise du brun, et c'est tout ce qui lui importe. Il bataille ce matin pour que demain ne soit pas pire. Il y met toute sa tendresse et son amour, tout son attention et sa sensualité. Tout ce que l'ancien inspecteur aimait chez lui, et aime apparemment toujours, même s'il essaye de s'en dissuader du contraire. Le dernier baiser clôt ses aveux qui dévorent sa poitrine et son bassin d'un feu qui ne mourra jamais. Jace ne s'attend cette fois à aucun retour de la part de son ex-époux qu'il sait peu enclin à s'ouvrir. Il veut juste qu'il réfléchisse à tout ceci et qu'il arrête de le repousser pour qu'il puisse mieux l'aider. Car c'est ensemble, et non tout seul dans son coin, que Luke pourra aller mieux. Le blond est prêt à être à ses côtés pour l'y aider. C'est donc une agréable surprise et un coup de poing au ventre lorsque le brun craque et se livre à demie voix. Un trou béant s'ouvre dans la poitrine de l'enseignant alors qu'il mesure la proportion de son mal-être. Oh chéri... Il aurait aimé qu'il le lui confie plus tôt pour le sortir au plus vite de cette entrave psychique sur son esprit, sur son âme entière. « Luke... » Jace enfouit son nez dans le coup de son partenaire de longue date avant de venir caresser tendrement ses cheveux noirs, comme si ses gestes peuvent réparer ses blessures et son amnésie. Son emprise sur lui se défait peu à peu, ne voulant pas l'angoisser plus que ça. « Si tu ne sais plus, alors laisse-moi te rappeler qui tu es. » Le sauver, le sortir des ténèbres, l'amener à se retrouver, il ne pense plus qu'à ça. Le blond se glisse à nouveau à ses côtés, s'accoudant au matelas mais ne perdant tout de même pas contact avec l'homme de sa vie. « Tu es l'homme qui m'a séduit et m'est resté fidèle pendant des années. » Il omet volontairement de préciser jusqu'à quand, ne préférant pas y penser pour l'instant. « Tu es le garçon courageux qui a fait face à son père. Tu es l'officier qui a toujours été du côté de la justice. Celui qui n'a jamais flanché, qui malgré les horreurs a aidé des familles. » Un soupire vient couper son discours qui se fait aussi réflexion. Tout fait tellement de sens dans sa tête. « Tu ne te rends pas compte à quel point tu es fort et ce que tu représentes pour certaines personnes. » Il n'y a pas que lui, mais bien d'autres aussi. Son petit frère, Isaac, Tony, Maximilian, etc. Jace ne lui dit pas de ne s'identifier qu'aux relations qu'il partage avec ces gens, mais à ce qu'il leur apporte, aux faits et aux gestes qu'il vit en leur compagnie. N'est-ce pas la seule empreinte que l'on laisse sur Terre une fois parti ?
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La chaleur du corps de Jacek contre le sien, le contact de son souffle chaud contre sa peau ardente sont délicieux. Il est bien trop tentant de baisser les armes, de se nourrir de cet instant de béatitude qui ne demande qu’à être consommée, comme à l’époque où ils se sont rencontrés. Il a envie de se perdre dans les reliques de ce passé qu’ils ont connus, de se laisser aveugler par ces vestiges qui rendent son âme si légère. Pourtant, il sait que tout cela n’est que chimère, une illusion qui finira par s’effriter très rapidement et que la réalité reprendra son cours. Il sait parfaitement que cet état de félicité ne pourra pas faire taire éternellement cette déchirure profonde qui a disloqué son cœur en dos. Ce moment n’est qu’un pansement qui camoufle une plaie qui se putréfie de jour en jour, ne parvient pas à retenir cette noirceur d’envahir son corps, son cœur et son âme. Comment pourrait-il croire être bon pour cet homme dans de telles circonstances ? Il ne peut tolérer de devenir le cauchemar du blond, de prendre le risque de le blesser comme son père a pu le faire par le passé. Il lui fait confiance. Il lui encore dit droit dans les yeux hier soir lorsqu’il cherchait à lui faire peur, mais Lucas ne semble pas disposé à se faire confiance. Et si je suis trop saoul pour m’en rendre compte ? Cette crainte le terrifie. Jacek ne la comprend pas, mais elle est solidement ancrée au creux de ses reins. Elle transpire dans chacun de ses mots. Il cherche à le convaincre, mais ne semble pas comprendre qu’il ne fait qu’accentuer une colère muette et brûlante dans l’échine de son ex-compagnon. Sa réaction le prend de court, le décontenance, car elle révèle une facette qu’il connait peu chez son homme. Il sent la tension dans les muscles de Jacek avant qu’il n’agisse. Cela ne le prépare pas pour autant à réagir. Il en est incapable. Le mouvement est rapide et déterminé. Lucas se retrouve bloqué sous la masse de muscles de son ancien partenaire. L’ordre inattendu perce les commissures du professeur, pas une fois, mais deux fois. Il le distingue à peine dans la pénombre de la chambre, mais la posture ferme de l’homme est difficile à nier. Il accapare toute son attention, l’éloignant de toutes ces pensées pour se rattacher à l’instant présent. Un présent où Jace le soumet à arrêter de penser. Il n’amorce aucun mouvement de défense. La confiance qu’il a en Jacek est totale. Il ne se sent pas réellement dominé. Jacek est en droit d’agir de la sorte. Il se laisse captiver par son baiser, son discours qui vient lui tordre le ventre et accentuer les battements de son cœur. Sa respiration est vive, tous ses sens obnubilés par cet homme qui a ce pouvoir déroutant sur tout son être. « Babe… » Il murmure dans cette voix brisée par l’émotion. Ces mots l’atteignent si profondément qu’il en est complètement remué. Si seulement toute son existence pouvait se contenir à eux deux. Il serait tellement aisé de ne jamais quitté cette bulle qu’ils forment à deux. Seulement, il sait parfaitement que c’est impossible. Il y a tout le reste, surtout cette noirceur qui s’est immiscée dans leur vie à travers son travail, la disparition de leur fille et Lucas a sombré dans ses ténèbres. Il a laissé la pourriture de ce monde ternir la perfection de leur relation. « Je suis complètement à la ramasse… »Comment peux-tu encore m’aimer ? Il murmure difficilement dans une voix tiraillée. « Je ne sais même plus qui je suis. » C’est difficile à avouer, mais c’est la stricte vérité. En se laissant happer par toutes ces émotions sombres, il s’est perdu en chemin. Il ne sait plus qui il est, ce qu’il veut et ce qu’il pourrait devenir. Il est comme une page blanche, sauf qu’il n’a plus d’encre pour la noircir, ni même la moindre inspiration.
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Ma belle-mère est partante, et je n'ai même pas besoin d'insister pour qu'elle accepte. En même temps, je savais qu'elle ne pourrait pas me dire non. Même si je ne la connais pas vraiment en profondeur, sur le shopping, c'était impossible de me tromper. Objectif du jour ; me trouver une tenue pour la soirée de samedi. Peut-être une tenue pour elle aussi d'ailleurs. A voir si elle a déjà prévu comment elle allait s'habiller ou pas. « Ton père est très fier de toi tu sais, peu importe comment tu t’habilles. » Je lève les yeux au ciel, peu encline à parler de mon père aujourd'hui. Encore moins de parler de lui avec elle, parce que ça ne ferait que me rappeler quel lien familial nous unit. Ce lien que je m'efforce de vouloir oublier depuis qu'Alaïs a fait son apparition dans ma vie. Le divorce de mes parents, la douleur de ma mère... cette période ô combien difficile que j'ai eu à vivre. D'autant plus maintenant que je me surprends à penser à elle d'une façon plus ou moins inappropriée. Bon ok, c'est pas tout à fait normal de fantasmer sur sa belle-mère mais passons. « Laisse moi prendre mon sac et passer un coup de fil. Et je serai toute à toi ! » Toute à moi... elle le fait exprès de balancer ça comme ça ou elle veut tout simplement ma mort ? Stop. Si je ne veux pas que cette journée devienne bizarre, il faut que je calme mes esprits tout de suite. La jeune femme annule ses rendez-vous de la journée auprès de sa secrétaire, et je ne peux m'empêcher de voir un large sourire se dessiner sur mes lèvres. Je suis contente de lui faire plaisir, peut-être même plus qu'il ne le faudrait. C'est fou à quel point notre relation est devenue beaucoup plus amicale depuis notre moment passé ensemble la dernière fois. Si on m'avait dit un jour que j'irais faire du shopping avec elle, et qu'en plus je le ferais avec plaisir, je crois que je n'y aurais pas cru. C'est tellement improbable. « C’est bon, je suis prête. Alors tu m'emmènes où ? » Elle me prend par le bras, et nous quittons rapidement le bâtiment. « Rodeo drive, quelle question. » L'endroit rêvé au coeur de notre quartier, Beverly Hills, avec une multitude de boutiques de luxe pour faire notre bonheur. L'endroit idéal pour faire chauffer la carte bleue de mon très cher papa. Arrivées là-bas, nous rentrons dans la première boutique qui s'offre à nous ; Chanel. Je ne perds pas de vue mon objectif de trouver une robe qui pourrait correspondre à mes attentes. Et en réalité je ne suis pas si exigeante que ça. Tant que c'est une robe élégante, un brin provocatrice quand même sinon c'est pas drôle, ça me va. « Si tu trouves une robe qui pourrait me plaire, je suis preneuse. » Je fouille un peu dans les rayons, pour essayer de trouver la perle rare. « T'en penses quoi de celle-là ? Tu préfères laquelle ? » Une autre robe couleur écru, avec des ouvertures généreuses sur le devant mettant en valeur le décolleté. « Je peux peut-être essayer les deux. » C'est toujours mieux de voir ce que ça donne sur moi. Peut-être que ça ne rendra pas l'effet escompté.
[Vous devez être [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour voir cette image] ❝ Le désir est les sentiments du corps. ❞ ☾☾ -- (Andria {#}2{/#})
Il s’octroie plus de familiarité avec l’Asiatique. Il n’en prend pas réellement conscience sans doute par le trouble l’assaille face au désir qu’il développe pour ce corps attrayant. Il met cela de côté, ne se formalise pas de cette erreur de sa part, car il s’efforce de reprendre contenance et ce masque impassible qui lui colle à la peau. Le rire de l’Asiatique n’est pas déplaisant, tout comme le fait d’en être la cause. Il se contente de sourire simplement, baisant un peu la garde quelques secondes en affichant son amusement. Cet interlude dure quelques secondes avant qu’il ne vienne instaurer de nouveau de la distance entre eux. « C’est ce que nous allons voir. » Il déclare en venant reprendre position. Une nouvelle danse de mouvements se met en place entre eux. Ils s’attaquent et contre-attaquent. Leurs corps se frôlent, s’agrippent l’un à l’autre, titillant par la même occasion ses sens. Andrew est plus concentré sur ses appuis, ses mouvements, ce qui amuse Isaia. Il le fait de nouveau tomber à sol en le restreignant quelques instants avant de se relever sans un mot, lui indiquant de recommencer. Il se perd dans la contemplation de ses muscles en activité, luisant de cette sueur qui active résolument des pulsions interdites. Contre tout attente, Andrew parvient à le faire chuter, mais pas assez longtemps pour le maintenir au sol, car déjà le brun amorce une manœuvre pour se redresser tel un homme expérimenté, ce qu’il est. L’expression qu’il lit sur le visage de l’Asiatique est atypique. Il hausse naturellement un sourcil en le détaillant avec une pointe d’amusement dans le regard. Le sourire que l’Asiatique lui rend est éclatant et captivant. « Pas de soucis, si vous êtes à l’aise avec le tutoiement, cela ne me dérange pas. » Il déclare car il prend ce fait comme une manière de se rapprocher de cet homme et de l’univers dans lequel il trempe. Jouer avec les barrières et la confiance, c’est pour cela qu’il est en mission d’infiltration. Cela nécessite du temps et il semble faire ses preuves puisque à cet instant, l’homme adopte une posture différente à celle qu’il avait jusqu’alors. Il hoche simplement la tête lorsque son partenaire évoque de prendre une pause. Il le laisse s’éloigner de lui-même s’il garde un regard sur lui. Il attrape sa serviette pour éponger sa peau brillante à cause de l’effort physique. Il prend place sur un banc non loin de là pour reprendre sa respiration et ses esprits. Il attrape la bouteille qu’on lui tend. « Merci. » Il déclare en venant l’ouvrir pour laisser le liquide frais rafraichir son être. Il s’abreuve de plusieurs longues gorgées, s’efforçant de mettre au côté son attention tout attribuée à l’homme posé à ses côtés. Il est vraiment conscient de la proximité qu’il y a entre eux, de l’attirance qui se développe pour cet homme. C’est une mauvaise erreur, Isaia. Il le sait et doit juste se concentrer que plus fermement sur l’objet de sa présence aux côtés de l’homme. Il finit par rebouchonner la bouteille et la fait glisser sur sa peau brûlante par l’activité sportive. Il ne dit mot, mais il perçoit le regard d’Andrew sur lui, ce qui accentue son attention sur lui, même s’il n’en montre rien. Sa question le contraint à poser le regard sur le sien. Il attire la curiosité d’Andrew. Du moins, c’est la première fois qu’il tente d’en savoir plus sur lui. « Les tatouages ont toujours une signification, sauf ceux qu’on fait quand on est bourré. » Il lance dans des propos détachés. Ses iris sombres viennent se perdre dans celle de son protégé. « Ce sont des runes rapportant à une symbolique qui fait écho à ma vie et ce que je suis. » Il déclare sans préciser, qu’ils ont surtout pour vocation de faire disparaitre sa peau marquée par un passé peu glorieux qui ne pourra par s’effacer. Il reste mystérieux volontairement, sans relancer la conversation, curieux de savoir où l’Asiatique veut la mener.
[Vous devez être [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour voir cette image] ❝ i tried to heal you broken heart. ❞ ☾☾ -- (lukace {#}2{/#})
Alors, qu'est-ce que ce sera en cette belle matinée d'hiver ? Un mot doux, un visage impassible ou un geste expéditif ? Quel sera la réaction de Lucas face aux aveux répétitifs de Jacek ? Ce dernier ose enfin se mettre à nu parce qu'il n'a plus rien à perdre et qu'il aime toujours le brun malgré la distance qu'ils se sont imposés, malgré leur divorce, malgré la perte de leur fille. Toutes ces épreuves les ont blessé et éloignés, mais une fois que leurs deux âmes s'entrechoquent, les barrières tombent si facilement, à l'image des beaux et premiers jours qu'ils ont partagé il y a des années. Il veut juste les revivre un peu plus longtemps. Il espère que Luke entendra dans sa voix son appel au secours et qu'il le laisse se revêtir d'un beau mensonge, d'une douce illusion. Le blond en a besoin avant qu'ils ne se lèvent et que la noirceur ne les serre à nouveau dans ses griffes oppressantes. Rêve avec moi Luke. C'est le moins qu'il puisse faire, rien que quelques minutes, allongé ainsi à ses côtés, après s'être repu de plaisir des chairs. Enfin, Jace entend sa voix, rauque et émue, qui lui donne mille frissons sur tout le long de son échine. Le surnom affectueux par lequel le brun avait l'habitude de l'appeler titille délicieusement ses tympans. Il vient se réfugier que plus encore l'épaule de son ex-mari, lâchant un ronronnement qu'il ne peut contrôler. C'est plus fort que lui. « Chéri... », lui répond-il avec encore plus de douceur, se plongeant complètement dans l'illusion. Il se revoit dans la même position il y a quelques années plus tôt, planifiant la journée qu'ils allaient passer ensemble. L'idylle est à son paroxysme, c'est fou ce qu'il se sent bien, à cet instant, quand tous les poids de leur existence s'envolent dans des soupires. Jace s'y enfoncerait encore plus, mais Luke semble avoir des secondes pensées qu'il ose prononcer à voix haute. Nocif ? L'enseignant rouvre les yeux lentement et se redresse sur son coude pour que le brun le voit froncer des sourcils. L'incompréhension se peint sur son visage à mesure que les secondes passent. Comment peut-il penser ça après... Le fait que son amant pense ce genre de choses, à cet instant, après ce qu'ils viennent de partager, après leur symbiose parfaite, le fait tanguer. Ça le tue, mais plus important ça le met en colère. Un soulèvement de la poitrine plus qu'un énervement et qui le rend véhément. Jace n'a pas envie de rester coi cette fois, de l'écouter se martyriser et détruire leur petit nid de confort. Il s'y refuse et bascule alors sur le bassin du brun, le plaquant au matelas, pognes contre ses poignets. Il est sérieux, il est révolté, il voudrait frapper la poitrine de son ex-mari pour le stopper dans ses propos démesurés. « Arrête. » Jacek plonge ses prunelles dans celles de Lucas, ne décontractant aucun de ses muscles plaqués contre les siens. Il sait bien que ça ne poussera pas à changer immédiatement d'avis, mais il tente quand même sa chance, en le prenant de court, en essayant de bousculer ses idées arrêtées. « Arrête de dire ça. » Et comme pour illustrer ses pensées, l'enseignant vient l'embrasser tendrement puis s'écarte assez pour libérer leurs lèvres du baiser. Son front reste collé à celui de Luke duquel il est accro au toucher. « C'est nocif ça Luke ? Et tout à l'heure, tu m'as entendu gémir ou crier ? » Il souffle contre sa peau, espérant réveillé des sensations plaisantes et grisantes au creux de ses reins. Il n'y a que de cette façon qu'il lui fera peut-être voir la vérité. « T'es un homme bon... tu l'as été pendant des années. Tu l'es toujours au fond, même si tu ne veux pas le croire. Alors j'ai le droit de t'aimer comme bon me semble. » L'aveu brûle les veines du blond à mesure qu'il parle et qu'il vient ponctuer la fin par un autre baiser, plus superficiel, du bout de ses lippes, mais tout autant éloquent. Si tu te voyais comme je te vois...
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Son cœur continue de battre promptement dans sa poitrine. Il savoure les effets enivrants que lui procurent cette satisfaction charnelle et spirituelle. La luxure avec Jace n’a absolument rien à voir avec celle qu’il peut avoir avec ces autres femmes ou hommes. Ce qu’il vit avec Jace est tellement intense et unique que cela lui coupe le souffle à chaque fois et lui rappelle ce qu’il a perdu en se laissant gagner par les ténèbres. Il y a des moments comme celui-ci où il a l’impression qu’il peut redevenir l’homme qu’il a été par le passé, que c’est ce qu’il aimerait tout au fond de lui, mais très rapidement la réalité le rattrape et lui rappelle toute la noirceur qui sommeille en lui et qu’il peine de plus en plus à camoufler et contenir. Il est sur une pente périlleuse. Il ne peut le nier, mais son côté protecteur ne peut tolérer d’embarquer Jace avec lui. Il se doit de le préserver et en même temps, tout lui semble bien plus compliqué sans son soutien. Cette ambivalence le fait adopter des comportements déroutants qui ne peuvent que faire du mal au blond. Il le sait au plus profond de ses tripes et cela le rend dingue. Il se retrouve tiraillé entre son cœur et sa conscience, l’amour ou la raison. Sœurs, mais rivales qui se livrent continuellement le combat pour être au contrôle, sans réussir à se départager. Sa chair est encore brûlante et humide de leur étreinte fusionnelle. L’envie de s’enliser dans ses voluptueuses bras est tentante. Cela serait si simple s’il pouvait vivre le moment présent sans se poser mille questions. Il est dans un état second, conscient sans réellement l’être et il profite de cette sensation qu’il côtoie si peu. Il s’accentue d’autant plus lorsqu’il sent l’échine de Jace se mouvoir contre la sienne, comme si le blond l’enchainait dans cet état pour le garder à ses côtés. Le plus déroutant est qu’il serait prêt à le laisser faire pour ne jamais s’éloigner de cette bulle d’ivresse en embaume leur esprit. Il se délecte du contact chaud et agréable de ces phalanges, de son corps contre sa peau encore ardente. Ses menottes prodiguent de délicieux frisons qui accentuent son état de félicité. Son organe vital rate un battement lorsque ces trois petits mots magiques s’échappent hors des commissures de son amant. Ils transpercent son âme comme une flèche lancée en plein milieu d’une cible. L’émotion qu’ils provoquent et intense. Il inspire profondément, son âme résolument perturbée par cette déclaration qui lui donne du baume au cœur même si elle le fait souffrir, pas parce que cela lui déplait, mais parce qu’il prend conscience qu’il ne sent pas digne de cet amour. Il ferme ses yeux pour fuir ce regard qu’il sent se poser sur lui, chercher une réponse qu’il ne parvient pas à lui donner. Il réitère ses aveux et s’en est trop pour le policier qui se sent complètement bouleversé. « Babe… » Il murmure dans une voix enrouée par l’émotion. Sa menotte libre vient retrouver son poignet, sa main qu’il caresse avant de l’enserrer pour la mener contre son cœur. Il lui laisse l’opportunité de ressentir sous la pulpe de ses doigts les pulsations effrénées de cet organe qui bat plus vigoureusement à ses côtés. Sent-il a quel point il bat pour lui ? Sens-tu le pouvoir que tu as sur moi, Babe ? Il vient naturellement porter sa main à ses lèvres qu’il embrasse avec dévotion. Une fois de plus ses gestes parlent plus que des mots. « S’il te plait… »Ne me torture pas plus de la sorte ? Il murmure contre la paume de sa main avant de l’inciter à rejoindre sa hauteur. Il le traîne vers lui, savoure le contact de son souffle sur sa peau avant de lui voler un baiser. « Je suis nocif pour toi, Babe… » Aussi cruel que cela le soit, il le sait, mais ne semble pas être capable d’inverser la donne. Jace parviendra-t-il à lui faire entendre le contraire ?
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La douleur n'est finalement que passagère, comme toutes ces fois où leurs corps sont entrés en collision. Ce n'est pas la brûlure de son antre dont Jace se souvient, mais bien des frissons et du plaisir qui l'envahit d'être aussi proche de son ex-mari. Le moment est précieux et emplit la chambre à coucher du brun de gémissements dont il tire toutes ses forces. Plusieurs fois, le prénom de son amant perce ses lippes rougies par les baisers embrasés qu'ils s'échangent. Leurs bassins bougent lentement, se séparent pour ensuite mieux se rencontrer la seconde d'après. Rie n'est synchronisé, mais tout est parfait. Jace s'imprègne totalement de l'odeur de Luke qui l'enfonce à chaque coup butoir dans le matelas et lui tire des soupires d'extase. Il se laisse complètement dominer par cet homme qu'il n'a vu maintenant que deux fois depuis plusieurs semaines. Il lui voue une confiance aveugle, il a partagé dix ans de sa vie à ses côtés, le souvenir d'une personne ne s'en va pas si rapidement au point de l'oublier en quelques mois. Luke est resté encrer en lui au point qu'il le laisse prendre le contrôle, qu'il le laisse lui faire l'amour dans ce lit qui en a vu d'autres que lui. A cet instant, il n'en a cure, parce que le brun le désire plus que tout et qu'il tient sa croupe pour le pénétrer et lui faire voir des étoiles. « Han, Luke, plus... plus fort. », lui murmure-t-il dans le supplice doucereux auquel il est en train de survivre. Jacek se mord la lèvre juste après et serre ses poignes contre la peau rustre et dans la chevelure anarchique de son ex-mari. Il avance même à ce moment son propre bassin pour agrémenter ses désirs verbalisés, même s'il sait que le brun lui rendra cent fois la mise, en mieux. Quand leur danse devient de plus en plus enivrante et sauvage, quand Jace récolte ce qu'il a semé, sa tête vient plonger un peu plus dans son oreiller, griffant de plaisir son amant. Le paroxysme de cet étau plaisant avec l'homme de sa vie arrive bientôt et, dans un dernier coup de rein, Luke le fait jouir, resserrant inexorablement son emprise sur son membre en trans. Jace lâche un râle amoureux, sentant déjà un liquide chaud se déverser sur son ventre et à l'intérieur de lui. Il avait oublié le sentiment d'extase et de grande affection qui s'ensuit, prenant le visage de son amant et l'embrassant avec délectation. Le surnom par lequel Luke avait l'habitude de l'appeler l'a complètement désarçonné et a décuplé tous ses sens déjà en effervescence. L'inconscience est encore au rendez-vous, elle peine à faire sa sortie, et ce n'est pas pour en déplaire l'enseignant qui en profite jusqu'au bout, venant se coller au corps suant du brun après que ce dernier se soit retiré. Son esprit bourdonne, incapable de se défaire de sa présence dont il redevient accro si facilement. Cet homme a été le premier et il voudrait tant qu'il soit le dernier auquel il goûtera dans sa futile vie d'enseignant. Sans lui à ses côtés, cette dernière se résume à peau de chagrin et la suite des événements l'importerait que très peu. Sans lui, plus rien n'a de couleur, de saveur, l'amorphie dans toute sa splendeur. Alors, Jacek serre le grand brun et se réfugie à nouveau contre lui, mais cette fois pour n'en savourer que la chaleur et la douceur. « Je t'aime. » Les trois mots sont lâchés avant même qu'il n'en pèse le véritable sens. Il est trop tard lorsqu'il se rend compte de son imprudence et ne rajoute rien d'autre. Le blond soupire et ne s'attend pas à entendre les syllabes se répéter depuis la bouche de son ex-mari. La réalité reprend petit-à-petit ses droits et leur moment intime, leur baise matinale, s'effrite lentement mais douloureusement. Ça ne te manque pas tout ça, toi ? Jace ne comprend pas comment fait le brun pour le tenir aussi éloigné, lui qui prétend être encore épris. Il le regarde à travers les ténèbres dans lesquels est plongé la pièce et essaye de lire en lui ce qu'il est en train de penser de lui, de tout ceci. Mais son visage reste un mystère, alors le blond essaye de le faire réagir comme il peut, jouant encore de ses doigts avec la peau musclée et laineuse de son torse. Il pourrait rester des heures ainsi allongé à ses côtés, à redécouvrir son corps par le simple toucher. « Je t'aime... » Encore plus bas, cette fois-ci. Jace n'arrêtera pas. Pas avant qu'il n'ait une réponse, quel qu'elle soit, de la part du brun.
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Jeu 26 Mar - 14:05